Marche des Fiertés - Paris & IDF 2025

La Marche des Fiertés, c’est quoi ?

Un pas de plus vers l’égalité Une voix de plus contre les discriminations

Chaque année depuis 25 ans, des centaines de milliers de personnes se rassemblent à Paris pour porter haut et fort leurs voix, leurs identités, leurs luttes.

La Marche des Fiertés, ce n’est pas qu’une fête. C’est une manifestation politique, construite par et pour les personnes LGBTQIA+ et leurs allié·es.
Nous marchons pour dénoncer les violences, revendiquer l’égalité des droits, exiger des politiques publiques inclusives et rendre visibles celles et ceux que la société tente de faire taire.
C’est aussi un moment de force collective, de partage, de célébration. Une occasion de se retrouver, de se soutenir, de se montrer uni·es face aux discours de haine.

En 2025, pour la 25ᵉ édition organisée par l’Inter-LGBT, nous marcherons encore.
Parce que nos existences ne sont pas négociables.
Parce que nos droits ne sont pas une option.
Parce que la fierté est un acte politique.

Un peud'histoire

La Marche des Fiertés ne sort pas de nulle part : elle est l’héritière directe de révoltes, de combats et de solidarités forgées dans l’urgence et la colère.

Tout commence le 28 juin 1969, au Stonewall Inn, un bar queer de New York. Ce soir-là, une énième descente de police dégénère : lesbiennes, gays, trans, drag queens, racisé·es, travailleur·euses du sexe – toutes celles et ceux que la société voulait invisibiliser – refusent de se laisser faire. Elles et ils résistent, pendant plusieurs jours.
Cette révolte spontanée marque un tournant historique. Elle enclenche un mouvement mondial de défense des droits LGBTQI+.

Un an plus tard, des Marches de commémoration et de revendication sont organisées aux États-Unis. Le principe se répand : marcher pour ne plus jamais se taire.

En France, la première marche indépendante a lieu le 25 juin 1977 à Paris, organisée par le Mouvement de libération des femmes (MLF) et le Groupe de libération homosexuelle (GLH). Elle réunit quelques centaines de personnes entre République et la place des Fêtes. Si elle reste marginale, elle marque une étape historique : c’est la première fois que des LGBTQI+ défilent dans la rue pour revendiquer leur fierté et dénoncer les discriminations.

Les années 1980 sont marquées par un double mouvement :
  • Une visibilité grandissante des luttes LGBTQI+, portée par des collectifs comme le CUARH, les Gais pour les libertés, les Gouines rouges, ou Act Up.
  • Et une crise sanitaire sans précédent : le VIH/sida, ignoré ou instrumentalisé par les pouvoirs publics, décime la communauté. La rue devient un espace de deuil, de mémoire, mais aussi de résistance radicale.
Mais c’est surtout en 1981 que le mouvement prend un nouveau tournant. Le 4 avril, à l’appel de plusieurs collectifs, 10 000 personnes défilent à Paris pour demander l’abrogation du "délit d’homosexualité", encore en vigueur à l’époque. Cette marche se déroule quelques semaines avant l’arrivée de la gauche au pouvoir. L’élection de François Mitterrand en mai entraîne effectivement, quelques mois plus tard, l’abrogation du fichage des homosexuel·les par la police et l’alignement de la majorité sexuelle pour les rapports entre personnes de même sexe .

Ces mobilisations des années 1970 et 1980, portées par des groupes comme le CUARH, les Gouines Rouges, le GLH, ou encore plus tard Act Up-Paris, participent à l’ancrage des Marches comme un outil central de visibilité et de revendication. Les cortèges s’élargissent, se politisent, et deviennent des lieux de mémoire – en particulier pendant la crise du sida – mais aussi des espaces de résistance collective.

C’est en 1999 que l’Inter-LGBT prend en charge l’organisation de la Marche parisienne, avec la volonté de la structurer, de renforcer ses revendications politiques et de faire le lien entre les luttes associatives et les réalités vécues par les personnes LGBTQIA+.

Pourquoi Marcher en 2025 ?

Parce que nos droits sont encore fragiles, nos vies encore précaires, et nos existences toujours contestées.

La Marche des Fiertés est un moment où l’on ne se contente pas de célébrer nos identités : on les revendique, on les défend, on les hurle dans l’espace public.

En 2025, alors que les discours de haine se banalisent, que les politiques reculent sur nos droits, et que les violences LGBTQIA+phobes explosent, marcher reste un acte profondément politique.

Ce que nous voulons ?
🟣 La reconnaissance pleine et entière des droits des personnes trans & non-binaires.
🟣 Des lois effectives contre les violences LGBTQI+phobes, y compris au sein des institutions.
🟣 Un accès à la santé égalitaire, inclusive et non discriminante, partout sur le territoire.
🟣 La fin des politiques migratoires qui mettent en danger les personnes LGBTQI+ exilées.
🟣 Le respect des identités queer dans l’éducation, les médias, la culture et le sport.

Et surtout : que nos luttes soient entendues, que nos existences soient respectées, que la fierté ne soit jamais un privilège, mais un droit pour toustes.

En 2025, nous marchons pour celles et ceux qui ne peuvent pas.
Nous marchons pour ne plus avoir à le faire.

Un événement Festif et militant

La Marche des Fiertés, ce n’est pas seulement un cortège de revendications : c’est aussi un moment de joie collective, de célébration, de puissance partagée.

Des milliers de personnes, des dizaines de cortèges, des chars musicaux, des pancartes bricolées avec rage et amour, des cris, des sourires, des larmes parfois. On danse, on chante, on s’affiche. Pas pour plaire, mais pour reprendre l’espace qui nous est refusé le reste de l’année.

Militante dans le fond, festive dans la forme : la Marche est à l’image de nos communautés. Elle est plurielle, bruyante, intense. Elle unit dans la rue des associations, des collectifs, des proches, des inconnu·es. Elle rend visibles les invisibles, elle célèbre les marges.

Et surtout, elle rappelle que nos luttes ne sont pas incompatibles avec la joie. Qu’être queer, c’est aussi danser, crier, aimer, exister pleinement, librement, ensemble.
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